18 novembre 2013

Frenchie To Go

English to Eat


Après la frénésie des articles à son ouverture, on revient tester en profondeur la carte de ce take-away de folie d'inspiration anglo-saxonne aux produits de haute volée!



Gregory, le chef inspiré, est un bon marchand (son nom de famille) en ouvrant son 3ème établissement dans la même rue en complément du gastro archi complet et du bar à vin sans résa. Ce comptoir lui permet de couvrir la totalité des repas de la journée, puisqu'il ouvre dés le matin pour le petit-dej jusqu'au goûter, avant que ses restos du soir prennent le relais.


On peut le dire maintenant sans se cacher, la street-food fait une entrée fracassante en France dans un mélange savant entre adaptation à nos modes de vie actuels et technique française. Ce bon mix résume également l'histoire de ce chef qui a fait ses armes à l'étranger et notamment dans les pays anglo-saxons. Il lui est resté la tradition des horaires étendues en restauration continue, et le goût des produits frais et ultra sélectionnés même pour de la cuisine légère.


Oyez plutôt, bœuf et cochon d'élevage de Tim Wilson, référence en la matière, légumes de maraîchers et TOUT est fait maison! Bacon, saucisse et pastrami compris (poitrine de bœuf street-horn saumurée/épicée et fumée au bois de hêtre; 12 jours de boulot tout de même!). Pour les légumes, ils s’embêtent pas, ils vont à la porte à côté dans la même rue..chez un des meilleurs maraîchers de Paris, Terroirs d'avenirs qui les fournit aussi en poisson frais du sud-ouest. Ils auraient tord de ne pas en profiter! Le fromage provient de Neal's Yard Dairy à Londres, la référence en cheddar notamment, dont on vous a parlé maintes fois sur le blog.


Comme la carte est plutôt longue, j'ai préféré y aller plusieurs fois (5 exactement) pour bien comprendre l'esprit et mieux juger...et ce ne fut pas à regret tant j'ai apprécié leur cuisine. Un vrai régal, voire même un choc. Sûrement la perle de la rentrée en terme de street food. Par la qualité des ingrédients et la fraîcheur. Tout est fait minute devant vous. Le seul point noir vient de la taille de l'espace. C'est vraiment destiné à être emporté. La révolution est en marche pour les français avides de tables même mal situées, même bancales et sur un mauvais trottoir.


On commande au comptoir devant les appétissants gâteaux. Pendant la queue, on eu le temps de regarder le tableau noir façon fast food et on prie pour une place sur les tables hautes. On choisit son plat, ses sauces et ses accompagnements entre frites ou french fries (fines ou épaisses). Et on déguste:


Un sandwich Pulled Pork (un classique anglo-saxon, 10€), de la palette de porc fumé effiloché mariné aux épices (10 heures) et cuit 24h! Dans un bun moelleux, léger et pas trop sucré de Gontran Cherrier, qui les réalise tous sauf pour le Reuben's, une viande fondante et parfumé accompagné d'un coleslaw de chou à tomber, la signature, pour un magnifique équilibre sucré/salé/vinaigré. Ce coleslaw va rester dans les mémoires: chou, betterave, pomme verte. Un bon shot de saveurs et de plaisir! La sauce bbq est à tomber.


Le Pastrami on rye (14 €) simple, quand à lui, nous a peu déçu. Malgré le très bon goût de la viande et le moelleux du pain de seigle, on finit étouffé, le palais asséché malgré le supplément cheddar.


Le Lobster Roll (22€) a redressé la barre...que l'on s'est pris en pleine poire. Un bouquet de saveurs, toujours dans le même esprit, entre acide et sucré. Un bun toujours aussi bon en pain de mie au beurre blanc pour une texture étonnante entre croquant du homard breton et moelleux du pain. La sauce beurre blanc est démoniaque, avec un goût de fumet agrémenté de ciboulette ciselée qui amène fraîcheur en bouche. J'ai apprécié la "croustillance" des frites, moins le fait qu'elles soient froides!


Le Fish&Chips (merlu de pêche artisanale, 14€) s'inscrit bien dans la lignée des F&S de haute qualité que l'on retrouve maintenant à Paris. Toujours moelleux, le bon morceau de merlu frais du pays Basque exprime sa tendresse, avec goût et une panure aérienne, légerement croustillante. Même problème de température avec les frites, trop froides pour faire cric-croc sous la dent. Comme il manquait le petit accompagnement de purée de petit pois, j'ai eu droit à une autre sauce, toujours aussi fabuleuse, une relish mayo/ketchup et une tartare. Cela fait grandement la différence selon nous avec les autres cantines. Maintenant décliné en version Fish & Salade! Délicieux avec du cabillaud, la sauce tartare et les mushy peas.



La déco donne un style plutôt US avec des tables hautes en bois, des étagères en métal pour l'épicerie fine (huile d'olive, granola maison, les tasses au sigle de Frenchie, une micro librairie), l’étagère des ingrédients ds l'entrée et les photos anglo-saxonnes. L'ambiance musicale vise également à nous faire voyager.

Mangé en 3 fois pour ne pas
trop modifier mon corps!

Les desserts sont à l'avenant, donc pas de croissant mais des scones à l'érable, des cookies avoines, des doughnut chocolat et un Sticky Bun en forme d'insulte à tous les régimes. On est ici dans de la réinterprétation de chefs, pas dans la cuisine d'allergique ou de fidélité à la recette. Merci Camille, la pâtissière, de continuer à nous considérer comme des enfants qui sortent de l'école et qui ont besoin d'un bon goûté-calin réconfortant.

Look, the ring!

Le choix des boissons est pointu, pas de soda à 2 balles, mais les magnifiques breuvages de Fentiman's, la ginger beer maison, les jus Alain Milliat ou la collection de bières artisanales dont une bonne partie des US. Le tout sélectionné par le barman-barrista Romain, sniper-préparateur de café de Iere classe (grain Handsome).

Il me reste à tester la salade de burrata-pêche-basilic thaï, le hot-dog, la soupe froide de saison et quelques desserts. Je m'en lèche d'avance les doigts.

Pour le Reuben's sandwich, j'ai choisi de le combat sur un ring avec celui du Freddie's Deli, l'adresse fixe du Camion qui Fume, en mode duel de chef, avec le pastrami en arbitre (à lire ici). Du carnage, il y avait de la sauce partout mais ce fut un régal.

Le Reuben, frites parfaites!

Pour résumer, d'excellent produits superbement mis en valeur, des recettes typiques parfaitement exécutées pour la plupart, de la personnalisation (le chou, l'acide, l’équilibre sucré/salé, croustillant/moelleux), de l'inventivité et un service continu. Beaucoup de raisons pour y aller et de plaisir pour y revenir.

Nouveautés
Le Sour pickle, une merveille, parfumé et tendre au centre, moelleux et légerement acide pour la vivacité. Il a clairement un grain, de poivre. L'huile l'adoucit et nous calme...


Parfait pour accompagner le Bagel truite fumée, crémeux et parfumé, grâce encore une fois aux oignons au vinaigre et à l'aneth.



La burrata (14€) est un enchantement et un ravissement. Sa texture fondante se mêle parfaitement aux fruits (abricot mur) et au basilic. Les partenaires, bien associés dans l'assiette se vautrent dans l'huile pour plus de plaisir. C'est comme un combat de femmes huilées en maillot de bain mais avec des aliments! La version actuelle mixent des pommes, des endives, du cumin et amandes.



Nouvelle étape avec un changement de décor et de programme: agrandissement de la salle, déco lumineuse pour la forme. Petit déjeuner, salade de saison et plat du jour pour le fond. Un renouvellement qous forme de lifting. Prix et proportions en baisse pour être plus abordables.




FTG Frenchie To Go
Epicerie - Take away
9 rue du Nil, 75002 Paris
Ouvert du lundi au vendredi de 8H30 à 16H - Le samedi et dimanche de 9h30 à 17h30
http://www.frenchietogo.com/infos

Notre article battle sur le Pastrami entre Frenchy et Freddies
Notre article sur leur hot-dog

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