15 octobre 2016

James Bùn, Cang-tin vietnamienne

My name is Bun, James Bùn



Par quels agents plus ou moins secrets, le bobun, le banh mi et le pho - le vrai? - ont-il pénétré le territoire gastro français? Ont-il eu des complices? Sa majesté, la street food vietnamienne, utilise-t-elle un réseau interne? Diaspora, déçus de la quiche? Quel est son chef?



Après l'avoir cuisiné, on a pu savoir qu'il s'agissait d'un vietnamien pur jus - brusquement retourné au pays (100% véridique) à la solde d'un patron français.
James n'a fait qu'un bond: un arrangement entre l'Asie et la France pour la nouvelle loi du marché de la street food. Pas étonnant d'y retrouver tous les codes pas si secret du genre: mobilier et vaisselle usuels, recettes simples, produits frais, fait maison. Comme dans les cantines viet', on retrouve les tabourets colorés et les tables en fer. Il est même possible d'acheter une partie de la déco.



Jouer avec le genre pour un mix fusionnel. L'astuce reside dans l'architecture autour du bar central, pourvoyeur de jus, cocktails avec ou sans alcools parfumés et rafraîchissants. Quasiment ce que j'ai préféré. Comme ce "Juicy Basil" au jus de litchi (ou mangue) et graines de basilic. J'aurais pu prendre Hanoi coco, Aloé James, Ginger soda, Bubble T ou carrément de la bière vietnamienne, des mojito, une anisette, et du café froid ou chaud. Mais comme c’était du Richard, j'ai préféré ne pas en boire.

Qu'est-ce tu bois James? 1 jus litchi!

On pourrait penser toc, je pense plutôt tic. Tout le monde a le droit à sa part de modernité. La jeunesse de Saigon ne porte pas de chapeaux coniques et rêve de nouveauté, comme nous. L'erreur c'est de croire que seuls les boui boui avec mamie en cuisine sont authentiques. Le wok fait ici la force du projet, et le spéctacle!

Pour mon 1er test, j'ai choisi le bobun qui est ici une base (vermicelles de riz, carottes et concombre bio, oignons, soja, coriandre et menthe fraîche) que dont on fait varier l'ingrédient principal (bœuf citronnelle, légumes, poulet gingembre, saumon soja miel) avec option nems - j'avais pris les chips de taro mais ils ont oublié. Il faut dire que je ne suis pas fan de ce plat mais c'est un classique. Il manque toujours, pour moi, une complexité. On a l'impression d'ingrédients posés, sans trop de lien. Ici, tout est frais et fait maison, les carottes sont croquantes, les herbes bien présentes, les nouilles copieuses et les crevettes marinées excellentes et bien salées. Ils ont fait attention au sourcing.
Je reste plus perplexe au sujet du nem. Fait minute devant mes yeux, la garniture est un peu étrange, quinoa bio, basilic thaï, edamame et surtout Vache qui rit, une institution en Asie, que j'ai du mal à avaler vu le côté industriel. C'est un choix personnel.

Il y a même un côté ludique et régressif, que l'on retrouve dans le "dessert du chef": tapioca, banane, coco, cacahuètes. Comme le reste, c'est simple, lisible et frais, sans être trop sucré.

Régressif , simple, efficace

Inutile de déclarer une guerre froide, on s'incline devant la chaleur du wok qui croustille les légumes et dore les viandes et on fait la paix devant un cocktail décalé. Pour cette cuisine en fait maison, vive et fraîche qui permet de se détendre, notamment grâce à un super accueil, on dit "épices and love". Car avant toute chose, James Bun ne se prend pas au sérieux, et propose une parenthèse ludique pour donner un peu de couleur à Paris gris.

James Bun
restaurant
10, bd des Batignolles 75017 Paris
Tél : 01 43 87 90 13
Metro: Place de Clichy

Ouvert de 12h à 23h en service continue

Bobun 11/13€, banh mi 8/9€, pho 13€, nem 2.50€
Dessert 4€
Jus 3.50€, mojito à partir de 6.50€, bubble tea 4/4.50€
Vise l'assiette!
Nems en préparation!

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